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A Canticle for Leibowitz, de Walter M. Miller

lundi 19 mars 2007

Traduction française : Un cantique pour Leibowitz

A Canticle for Leibowitz est une oeuvre de science fiction post-apocalyptique avec des reflexions intéressantes sur l'humanité et les religions.

Ce roman en 3 parties (3 nouvelles en fait, dont les évènements se déroulent à plusieurs siècles d'intervalle) a été publié en 1959 et cela se sent : D'abord au niveau du style assez lourd, avec de vrais morceaux de latin dedans (ouch). Ensuite, avec le thème omniprésent du cataclysme nucléaire.

L'histoire débute plusieurs siècles après une guerre nucléaire qui a ravagé le monde et a ramené l'humanité au moyen-age. Les rares survivants n'ont aucune éducation et beaucoup ont des malformations dûes aux retombées radioactives.

Dans ce contexte, on suit la vie d'une communauté monastique, affiliée à l'église de la Nouvelle Rome, dont le but est la préservation des connaissances qu'ils ont réussi à sauver de la destruction. N'étant pas capable d'interpréter eux-mêmes les fragments de connaissance qu'ils protègent, les moines attendent patiemment que l'humanité se réveille et atteigne un niveau de developpement suffisant.

Dans la deuxième partie, l'humanité a atteint un niveau technologique comparable à notre renaissance. L'émergence de grands scientifiques, et la découverte par l'un d'entre eux des connaissances protégées par les moines va entraîner une future révolution technologique.

La troisième partie amène l'humanité à son apogée. Répétera-t-elle les erreurs du passé ?

Avec pour personnages principaux un jeune novice dévoué mais terriblement naïf, des abbés dévorés par les doutes et des scientifiques à l'orgeuil démesuré, l'auteur ne dresse pas un portrait idéalisé de notre espèce. C'est d'ailleurs un livre résolument pessimiste, avec un bon nombre de morts, même si l'humour est bien présent. On peut quand même noter un passage particulièrement dur dans la troisième partie, suivant votre sensibilité religieuse et une reflexion sur l'euthanasie et le suicide (à mettre en parallèle avec celui de l'auteur ?).

Je note que l'auteur s'est suicidé en 1996 alors qu'il écrivait une suite, achevée par un autre auteur depuis. Je ne l'ai pas lue et ne la lirais probablement pas, n'appréciant pas trop ce genre de procédé, mais je serais intéressé par des précisions dessus si quelqu'un l'a lu.

Une bonne lecture en tout cas, peut-être un peu en dessous de ce que j'en attendais, mais la troisième partie rattrape bien les deux premières, très peu rythmées.

The Lies of Locke Lamora, de Scott Lynch


Traduction française : Les mensonges de Locke Lamora

Voilà ce qui est probablement un des deux romans de fantasy les plus encensés de ces dernières années (avec Jonathan Strange and Mr Norrell, de Susanna Clarke) et j'en attendais donc beaucoup. Je dois bien dire que, après avoir eu du mal à rentrer dans l'histoire, j'ai vraiment apprécié et je peux comprendre ce qui a valu à ce livre toutes ces critiques très positives.

Locke Lamora est un voleur mais pas n'importe quel type de voleur : un salaud gentilhomme. A la tête de son petit groupe, il vole aux riches pour...se remplir les poches. Vous l'aurez compris, Locke et ses amis n'ont pas grand chose à voir avec Robin des Bois. Rien ne semble pouvoir les perturber jusqu'à ce qu'une guerre entre les différentes factions contrôlant la ville ne les enrôle de force dans les hostilités.

The Lies of Locke Lamora est le premier volume d'une future série en 7 parties (le deuxième volume "Red Seas Under Red Skies" devrait sortir cet été) dont chaque volume peut se lire comme une histoire indépendante. En parallèle de l'histoire principale, par le biais de flash-back, on suit l'éducation et les péripéties de Locke enfant, et l'histoire de ses rencontres avec les futurs membres de son groupe des "Gentlemen Bastards". Cela rend le début un peu confus (c'est comme démarrer deux romans en même temps) mais une fois l'univers et les personnages assimilés (relativement peu nombreux pour ce genre de fantasy) on arrive à la page 100 et on est fin prêt pour voir l'histoire s'accélérer nettement et prendre toute sa dimension.

Le contexte choisit n'est en soit pas particulièrement original, mais le traitement est très efficace, et les touches d'humour et les dialogues fonctionnent plutôt bien. Un autre point intéressant, c'est que Locke n'est pas un guerrier invincible, plutôt l'inverse, et qu'il doit donc se sortir de toutes les situations en utilisant sa tête plutôt que ses muscles.

Pour un premier roman c'est une réussite incontestable. Un livre que tout lecteur de fantasy devrait apprécier.